#Tellement

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news 09.06.2017

L’irrésistible joie ombragée

Joram

Georgio fait partie de cette nouvelle génération de rappeurs français qui a parfaitement su briser les barrières pour se créer un style bien à lui.


Des beats qui flirtent avec la pop mélancolique, se parent de synthé, de choeurs et de guitare pour faire de son rap une nouvelle sorte d’oeuvre cinématographique. Rien d’étonnant lorsque l’on sait que son dernier album a été réalisé par Angelo Foley.

Réalisé et non produit. Une nuance de taille et à laquelle Georgio tient et qui permet de mieux cerner son approche de la musique. «C’est important pour moi que la musique et mes textes se marient, que ça corresponde à ce que je ressens, à ce que j’avais en tête lorsque j’écrivais. Travailler avec un réalisateur m’a permis d’aller plus loin encore dans cette démarche, je voulais qu’il y ait un fil conducteur tout au long de mon album, que ça raconte comme une histoire même si ça reste un peu vague parfois. Pour moi c’est tout le complexe de faire un album, de faire des morceaux différents qui doivent quand même rester cohérents, qu’il y ait un sens, un univers global.»

Une ambiance qui s’entend et surtout qui se ressent, comme dans un film lorsque la musique vient parfaire l’histoire. «C’est exactement ce qu’on a cherché à faire, on est parti sur les textes et on a cherché à retranscrire les émotions qu’ils généraient pour composer la musique, des ambiances, si c’est plus un morceau de nuit, de jour, etc.»

Autant d’éléments qui permettent à la plume de Georgio de s’envoler sans jamais le dénaturer, de donner à son rap des sonorités pop mélancolique un peu à l’image des Britanniques d’Alt-J qu’il aime citer en référence. «On a mélangé beaucoup d’influences, on est loin des codes du rap de base d’avant, c’est certain. Mais faut pas oublier non plus que le rap c’est une musique qui évolue constamment.»

Une ouverture d’esprit qui permet au rap actuel de se renouveler, de se réinventer pour enfin s’offrir un nouveau souffle? «Je pense qu’on est en train de revivre un nouvel âge d’or du rap, que ce soit américain ou francophone.» Une évolution qui permet à des artistes comme Georgio de grandir sans jamais oublier d’où ils viennent. «C’est le rap qui m’a donné envie d’écrire. Ma passion première, ce qui me fait vibrer, c’est la musique donc même si un jour je m’aventure sur d’autres chemins, le temps d’un projet, d’une création, il y aura toujours la musique dans ma vie.»

Et lorsque l’on évoque le live avec lui, on sent ses yeux s’illuminer. «C’est un album que j’ai énormément envie de faire vivre sur scène. On aura une belle scène, avec un décor, on a travaillé les lumières morceau par morceau. On a beaucoup travaillé tout ça, mais il faut aussi laisser une place à l’improvisation dans le live pour permettre à ses morceaux d’évoluer.»


Joram