#Tellement

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programmation 12.05.2017

J’irai voir Soprano avec mes enfants, et vous devriez aussi.

Joram

Pour un vieil amateur de rap comme moi, nombreuses, en apparence, sont les raisons de ne pas avoir été enthousiaste à l’annonce de la programmation de Soprano à Festi’neuch. Parce que oui, on est comme ça, on préfère se plaindre sans vraiment savoir pourquoi, même si dans le cas présent on n’a plus écouté Soprano depuis des années.


On râle donc plus par principe que par conviction, on ne cherche plus vraiment à comprendre, et si Soprano est la personnalité préférée des 7-14 ans, c’est bien la preuve que l’on n’est plus son public cible.
C’est en partie vrai, et c’est même totalement assumé par un artiste qui a su constamment renouveler sa musique depuis les Psy4 en 1998, la faire évoluer pour correspondre à l’homme qu’il est devenu, au père de famille qu’il est.

Faire de la musique sans se renier, rester fidèle à ses principes, voilà ce qui caractérise Soprano. Et lorsqu’il me dit:

“Je cherche à tourner mes textes de façon positive, de garder ce côté urbain à ce que je fais mais de le colorer, de mélanger des genres et des styles afin de pouvoir trouver mon identité et continuer à développer les thèmes qui me sont chers depuis mes débuts”.

Je me dis que c’est ça ma définition du hip-hop, cette faculté à prendre dans ce qui nous entoure pour en faire quelque chose qui nous correspond. Être authentique, real comme on disait. Soprano n’est plus le mélancolique que l’on connaissait, il cherche à aller de l’avant et si musicalement je ne me reconnais pas dans ce qu’il fait, je dois avouer que je suis comme lui heureux de savoir que les enfants puissent écouter de la musique qui leur donne du baume au cœur et encore plus lorsqu’il me dit: Ce n’est pas parce que je chante que ce que je dis n’a pas de sens, bien au contraire. Même si j’essaie d’écrire des textes positifs, ça ne m’empêche pas de rester lucide, je sais que les jeunes d’aujourd’hui ont besoin de s’amuser, ils ne viennent pas à mes concerts pour réfléchir. Mais cela ne veut pas dire qu’ils sont bêtes, ils veulent simplement lâcher un peu prise. Je veux leur apporter ça, mais de façon positive, sans rentrer dans des clichés, en restant poli, en leur transmettant certaines valeurs qui me semblent importantes, particulièrement à notre époque.

Un artiste authentique, qui cherche à rendre les gens heureux… y a pire à mettre dans les oreilles de nos enfants, non ? Alors quand les vôtres vous demanderont de les accompagner le dimanche, vous irez, parce que c’est aussi ça la journée des familles, s’intéresser de plus près à ce qu’ils écoutent et se reconnaître, un peu, dans leur choix. Et vous tendrez également une oreille attentive aux textes, car, et c’est lui qui le dit: J’aime placer quelques références dans mes textes, qu’elles soient historiques ou littéraires, si ça peut pousser ne serait-ce qu’une personne à approfondir le sujet, alors j’estime avoir réussi.


Joram